Les chercheurs décrivent leur projets
Les chercheurs décrivent leur projets: Dr. Chantal Hamel
Agriculture et Agroalimentaire Canada
Centre de recherche et de développement de Québec
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Activité A.9: Écologie appliquée pour une utilisation simple et efficace des nutriments dans les systèmes de culture basés sur les légumineuses à grain : sources de phosphore pour les producteurs biologiques des Prairies, et stratégies agronomiques pour une microbiologie efficace du sol afin de faire meilleur usage de ces sources de P
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Pouvez-vous nous parler un peu de vous?
Je viens de la ville de Québec et j’ai fait mes études à l’Université McGill. Par la suite, j’ai travaillé au Ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec, où j’ai eu la chance de travailler avec des agronomes. C’est à ce moment-là que j’ai développé un intérêt pour l’agriculture, plus particulièrement pour la recherche appliquée en agriculture. Présentement, je travaille pour Agriculture et Agroalimentaire Canada dans la ville de Swift Current, en Saskatchewan. J’aime beaucoup les Prairies, plus particulièrement la nature et les beaux paysages qu’on y admire, de même que l’immense ciel bleu.
Pourriez-vous brièvement expliquer votre travail de recherche dans le cadre de la Grappe scientifique biologique II (GSBII) ?
Quand vient le temps de trouver les rĂ©ponses aux questions, les scientifiques veulent toujours creuser plus loin. Notre travail est fortement reliĂ© Ă nos recherches menĂ©es dans le cadre de la première Grappe scientifique biologique (GSBI), qui portaient sur les niveaux de phosphore dans les sols des fermes biologiques des Prairies et sur l’examen de la biologie des sols.Ěý Après avoir dĂ©couvert que le niveau de phosphore est souvent bas et que les changements observĂ©s dans les sols cultivĂ©s peuvent limiter le rendement des fermes biologiques, nous avons dĂ©cidĂ© de pousser le sujet plus loin pour la deuxième Grappe scientifique biologique (GSBII).
Dans le cadre de la GSBII, nous Ă©tudions les sources de phosphore potentielles pour les agriculteurs biologiques des Prairies, lesquels ont un accès limitĂ© aux intrants, en raison de leur emplacement, la grandeur de leurs terres et les couts reliĂ©s Ă leur exploitation. Nous allons examiner l’impact sur le rendement des amendements du sol visant Ă Ă©lever le niveau de phosphore, soit l’utilisation de dĂ©jections animales compostĂ©es disponibles localement et de roche phosphatĂ©e. Nous prĂŞtons aussi attention aux diffĂ©rentes façons »ĺ’amĂ©liorer la diversitĂ© du sol, afinĚý »ĺ’augmenter la rĂ©silience des sols, tout en limitant l’apparition des maladies »ĺ’origine racinaire chez les cultures commerciales importantes comme les lentilles. Nous explorons l’impact de l’utilisation »ĺ’inoculants »ĺ’un champignon mycorhizien et du plantage mixte de divers cultivars sur le rendement des cultures et la composition microbiologique des sols.
[NoteĚý: Le champignon mycorhizien Ă arbuscules vit en symbiose avec la plante-hĂ´te, lui fournissant des nutriments difficilement disponibles, tels le phosphore, en Ă©change des hydrates de carbone synthĂ©tisĂ©s par la plante.]
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Qu’est-ce qui vous a amenée à faire ces recherches, qu’est-ce qui vous motive le plus par rapport au projet?
Évidemment, la première recherche!Ěý Les chercheurs aiment ce qu’ils font et sont très motivĂ©s par leurs travaux. Personnellement, je cherche Ă rĂ©pondre Ă certaines questions gĂ©nĂ©rĂ©es par la recherche prĂ©cĂ©dente et, par la mĂŞme occasion, Ă amĂ©liorer la production biologique. Nous cherchons de nouvelles façons de faire plus avec ce que nous avons, en utilisant les ressources du sol plus efficacement plutĂ´t qu’en nous appuyant sur les intrants.
Vous étiez donc impliquée dans la première Grappe scientifique biologique. Pourriez-vous expliquer ce premier projet et ses conclusions?
Notre travail dans la première Grappe biologique nous a révélé plusieurs faits intéressants, parfois inattendus, liés à l’étude des sols, plus particulièrement aux champignons mycorhiziens. Au départ, nous en savions peu sur la diversité des champignons. C’est sur ces découvertes et les questions qui s’en sont ensuivies que nous avons basé notre second travail de recherche dans le cadre de la GSBII.
Dans la première Grappe, nous avons Ă©tudiĂ© la distribution des champignons mycorhiziens sur diffĂ©rents types de sols,Ěý soit sur les terres cultivĂ©es, les terres naturelles, et la terre avoisinant les routes. Nous avons dĂ©couvert que ces champignons s’adaptent et changent dans ces divers environnements. La diversitĂ© des champignons Ă©tait plus grande en bordure des routes que sur les autres types de terres, ce qui est une bonne nouvelle, car nous disposons de nombreuses zones routières qui pourraient ĂŞtre utilisĂ©es pour restaurer les sols appauvris.Ěý Les terres agricoles et les terres naturelles affichaient les mĂŞmes niveaux de diversitĂ© des populations de champignons mycorhiziens, bien que les populations diffèrent dans les deux environnements.Ěý En fin de compte, l’agriculture n’empĂŞche pas la formation de champignons, mais modifie la prĂ©valence de certains types de champignons.
Nous avons trouvĂ© un champignon mycorhizien, Funneliformis mosseae, qui s’avère ĂŞtre très abondant dans les sols agricoles et qui peut ĂŞtre utilisĂ© comme indicateur de qualitĂ© des sols agricoles. Nous avons aussi dĂ©couvert un autre fait hallucinantĚý: un champignon que l’on retrouve dans le sol profond et qui semble avoir un impact nĂ©gatif sur les cultures. Nous avions toujours pensĂ© que les champignons mycorhiziens Ă©taient utiles Ă l’agriculture, mais dans certains cas, ils ne le sont pas.
OĂą votre projet actuel prend-t-il place ?
Nous avons des sites de recherche Ă Swift Current, en Saskatchewan, sur la ferme »ĺ’Agriculture et Agroalimentaire Canada, et un autre site Ă Beaverlodge en Alberta. Nous espĂ©rons pouvoir travailler sur des fermes et cherchons des bĂ©nĂ©voles. Nous voulons faciliter la participation des agriculteurs en demandant l’utilisationĚý »ĺ’un seul champ qui ne subira qu’un seul traitement. Les agriculteurs auront l’avantage de voir si les traitements apportent des rĂ©sultats dans leurs champs.
Comment votre activité de recherche aidera-t-elle les producteurs biologiques du Canada?
Nous espĂ©rons contribuer au soutien de l’industrie biologique. Nous voulons pousser l’étude des niveaux de phosphore afin de savoir s’ils limitent le rendement des terres biologiques et fournir davantage »ĺ’information aux agriculteurs sur leurs rendements potentiels.Ěý Notre but est »ĺ’informer les producteurs sur les ressources disponibles dans les Prairies. Nous Ă©tudions la possibilitĂ© »ĺ’amĂ©liorer le rendement, la santĂ© des plantes et du sol, en soutenant la diversitĂ©. Cela pourrait grandement aider les agriculteurs de produits biologiques.
Comment les producteurs biologiques et vos partenaires de l’industrie vous ont-ils aidé à construire votre projet?
Pour la première Grappe scientifique biologique,Ěý j’ai visitĂ© un grand nombre de producteurs. Les bĂ©nĂ©voles qui ont participĂ© Ă l’étude nous ont beaucoup aidĂ©s. S’ils ne m’avaient pas permis de faire prĂ©lèvements et »ĺ’installer des drapeaux dans leurs champs, je n’aurais pas Ă©tĂ© capable de faire ces recherches et je me serais peut-ĂŞtre dĂ©sistĂ©e. Aller sur les terres et parler Ă des gens du mĂ©tier furent une excellente expĂ©rience pour moi. MĂŞme au milieu de nulle part, j’avais toujours des gens avec qui discuter.
ĂŠtes-vous entourĂ©e »ĺ’étudiants de premier ou deuxième cycle ou de boursiers de recherches postdoctorales pour faire votre recherche?
Un boursier de recherches postdoctorales travaille Ă temps partiel dans le projet. Un boursier postdoctoral travaillera bientĂ´t Ă temps plein. Les stagiaires »ĺ’étĂ© sont aussi importants et seront impliquĂ©s,Ěý car c’est comme ça que j’ai moi-mĂŞme commencĂ©.
Le projet de la Grappe scientifique biologique II (GSBII) dĂ©crit dans cet article est soutenu par leĚýĚýdu cadre stratĂ©giqueĚý»ĺ’ et par les .
La GSBII et cet article rĂ©sultent des initiatives de collaboration du Centre »ĺ’agriculture biologique du CanadaĚýde l’Ěýet de la .
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