Activité 2
Élaboration de stratégies d’amélioration génétique pour les systèmes biologiques de production de soya au Canada
Ă€ l’heure actuelle, les efforts de recherche sur les systèmes d’agriculture nonĚýbiologique l’emportent largement sur ceux consentis pour l’agriculture biologique (p.Ěýex., les premiers mobilisent 99,6Ěý% des fonds de recherche du ministère de l’Agriculture, de l’Alimentation et des Affaires rurales de l’Ontario). Le dĂ©sĂ©quilibre est encore plus marquĂ© dans le domaine de l’amĂ©lioration gĂ©nĂ©tique des plantes cultivĂ©es. L’environnement d’un système biologique diffère de celui d’un système conventionnel ou d’un système Ă faibles intrantsĚý: les rotations culturales, la lutte contre les ennemis des cultures, la gestion de la fertilitĂ©, la biodiversitĂ© et les modes de culture ne sont ni pensĂ©s ni mis en Ĺ“uvre de la mĂŞme manière. L’agriculture biologique repose sur une approche intĂ©grĂ©e qui consiste Ă gĂ©rer activement des Ă©cosystèmes agricoles afin d’augmenter leur capacitĂ© de production vĂ©gĂ©tale sans recourir aux d’intrants issus de la chimie produits Ă l’extĂ©rieur de la ferme. L’accès Ă des cultivars performants en rĂ©gie biologique est donc une composante clĂ© de la compĂ©titivitĂ© et du succès des exploitations agricoles biologiques. Compte tenu du grand nombre d’études et d’optimisations dont les systèmes conventionnels ont bĂ©nĂ©ficiĂ© depuis 70Ěýans, comparativement au niveau de recherche en agriculture biologique, le fait que les rendements biologiques ne soient infĂ©rieurs que de 19ĚýĂ Ěý25Ěý% aux rendements conventionnels (Seufert et Ramankutty, 2017) est remarquable.
Les grandes entreprises de sĂ©lection des vĂ©gĂ©taux, et le très spĂ©cialisĂ© et industrialisĂ© secteur des semences en gĂ©nĂ©ral, ont tendance Ă laisser de cĂ´tĂ© l’amĂ©lioration gĂ©nĂ©tique biologique. Depuis ses dĂ©buts, cette dernière a progressĂ© lentement, uniquement grâce aux travaux conjoints de chercheurs et de sĂ©lectionneurs du secteur public et d’agriculteurs ou d’agriculteurs-sĂ©lectionneurs biologiques, et cela ne semble pas prĂŞt de changer. Deux expĂ©riences ont donc Ă©tĂ© menĂ©es au laboratoire Rajcan de l’UniversitĂ© de Guelph au cours des quatre dernières annĂ©es. L’expĂ©rience nÂşĚý1 comprenait 30ĚýetĚý33Ěýcultivars de soya alimentaire du groupe de maturitĂ©Ěý0 qui avaient Ă©tĂ© cultivĂ©s soit dans une ferme biologique de Moorefield en Ontario, soit dans un système de production non biologique de la station de recherche d’Elora Ă Elora, Ă©galement enĚýOntario. L’expĂ©rience nÂşĚý2 a Ă©tĂ© menĂ©e par sĂ©lection Ă double insu de lignĂ©es gĂ©nĂ©alogiquesĚýF5 et F6 issues de deux croisementsĚý: OACĚýCalypso x DH618 et OACĚýSunny x cdc-T6. Des effets de croisement significatifs ont Ă©tĂ© mis en Ă©vidence en comparant la performance des gĂ©notypes pour un certain nombre de traits, ce qui a donnĂ© lieu, entre autres, Ă un classement des Ă©carts de rendement rĂ©vĂ©lant des effets de croisement gĂ©notype x environnement (GĚýxĚýE). De plus, nous avons observĂ© que des traits morphologiques racinaires (longueur et surface des racines et masse des nodules) diffĂ©raient au sein des cultivars, mais seulement Ă la ferme biologique, et qu’ils n’étaient pas significatifs Ă Elora (dans des parcelles non biologiques). Cela indique potentiellement que l’expression gĂ©nique de ces traits n’était pas la mĂŞme aux deux sites de recherche. En ce qui concerne les populations de sĂ©lection, il a Ă©tĂ© dĂ©montrĂ© qu’un croisement convenait mieux Ă la ferme biologique que l’autre, et que seules 21Ěý% des lignĂ©esĚýF5 sĂ©lectionnĂ©es Ă partir d’un croisement Ă©taient sĂ©lectionnĂ©es aux deux endroits (sites biologique et nonĚýbiologique).
L’objectif premier de l’étude proposĂ©e est d’acquĂ©rir des connaissances pour dĂ©velopper de manière efficiente, par sĂ©lection, de nouveaux cultivars de soya destinĂ©s aux producteurs biologiques afin de maximiser leur compĂ©titivitĂ©, leur efficience et leurs volumes de production (rendements, etc.). Il sera atteint en cultivant des populations en sĂ©lection de soya dĂ©veloppĂ©es Ă partir de croisements de variĂ©tĂ©s alimentaires biparentales et sĂ©lectionnĂ©es pendant les annĂ©es antĂ©rieures dans des fermes biologiques et nonĚýbiologiques contrastĂ©es afin de crĂ©er de nouveaux cultivars supĂ©rieurs, qui peuvent ĂŞtre utilisĂ©s par les cultivateurs de soya biologique. Ces cultivars rĂ©duiront les coĂ»ts de production et amĂ©lioreront la compĂ©titivitĂ© et la rentabilitĂ© du secteur du soya biologique auĚýCanada.
Ěý[PDF 2.95 MB]
Chercheurs d'activité
Nom | Affiliation |
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Dr. Istvan Rajcan | Université de Guelph, Guelph, ON |
Dr. Ralph Martin | Université de Guelph, Guelph, ON |
Dr. Martin Entz | Université du Manitoba, Winnipeg, MB |
Torin Boyle, M.Sc. | Kwantlen Polytechnical University, Richmond, BC |