Les projets de la Grappe scientifique biologique répondent aux besoins des producteurs
Entrevue avec Frédéric Jobin-Lawler, partenaire de l’industrie participant à la Grappe scientifique biologique
Centre d'agriculture biologique du Canada
Biologiste de formation, Frédéric Jobin-Lawler a acquis en 2009  , une serre de 2000 m2 à Compton, dans les Cantons de l’Est. Cette serre, dont il a fait l’achat après avoir parcouru pendant huit ans les routes du Québec comme représentant d’un fournisseur spécialisé en matériel de serriculture, était déjà équipée d’un système de chauffage par géothermie. Mais M. Jobin-Lawler avait beaucoup de questions sur ce système, questions auxquelles son fournisseur pouvait difficilement répondre. C’est donc pour en calculer l’efficacité et en optimiser la performance qu’il a décidé d’investir des fonds dans un projet de la Grappe scientifique biologique sous l’instigation de Martine Dorais, chercheuse d’Agriculture et Agroalimentaire Canada spécialiste de la serriculture.
Comme M. Jobin-Lawler détient une maîtrise en phytotechnie et possède déjà les outils technologiques d’appoint pour sonder ses opérations et recueillir des données, le projet est rondement mené.
Les essais et analyses effectués dans le cadre de son projet lui permettent d’optimiser son système de géothermie. Les recherches ont démontré que l’ajustement à la hausse de la dimension des ballons de distributions d’air chaud hausse l’efficacité de la géothermie; elles montrent également qu’une serre semi-fermée pourrait être envisageable grâce à la climatisation par la géothermie. Il serait donc rentable d’inverser les rôles du système de géothermie et de s’en servir pour climatiser la serre par temps chaud.
 « Nous avons mis au point il y a deux ans un système d’injection de CO2 afin de stimuler la photosynthèse. Si nous climatisons la serre par temps chaud, nous n’aurons pas besoin d’ouvrir les toits de la serre pour abaisser la température; nous pourrons donc prévenir la dissipation du CO2 hors de la serre et conserver le taux de CO2 propice à  la stimulation de la photosynthèse. » C’est l’expérience qui devrait faire l’objet de la participation de l’Abri végétal à la Grappe scientifique biologique II.
L’Abri végétal produit à longueur d'année tomates, concombres, poivrons et fines herbes. Les plants poussent directement dans le sol, et non dans des contenants. M. Jobin-Lawler explique que la qualité du sol est exceptionnelle à Compton et que sa production se démarque par ses rendements. « Nous n’utilisons que du compost fait de déjections animales et de paille et de la farine de plumes.  C’est très simple, et c’est bio » commente-t-il.
Il met fin à la récolte vers la mi-janvier, arrache les plants, travaille le sol par motoculteur, fertilise, puis transplante les nouveaux plants qui ont été semés et greffés quelques mois auparavant. La nouvelle production est prête à la fin de mars. Il a investi 10,000$ annuellement dans la Grappe scientifique biologique pendant 4 ans, un montant qu’Agriculture et Agroalimentaire Canada a quadruplé chaque année.
« Ça coûte quelques milliers de dollars, mais ça peut générer une information pertinente qui peut rapporter des dizaines de milliers de dollars pour les années à venir. Il faut essayer. Ça ne fait sûrement pas reculer le producteur » commente Jobin-Lawler qui a déjà hâte au second volet de la Grappe scientifique biologique II.
« C’est tellement plus intéressant de travailler en équipe que de travailler seul. On peut avoir de l’aide pour analyser la portée de nos actions; on se lie avec des gens de l’industrie tels que fournisseurs, chercheurs et autres producteurs qui nous apprennent à voir les données sous un autre angle et à aller dans la bonne direction. C’est très important dans un secteur où il faut toujours mieux faire pour faire face à la compétition » conclut M. Jobin-Lawler.
Pour obtenir davantage d’information sur la Grappe scientifique biologique ou sur ce projet de recherche, visitez le site Faisabilité de l’utilisation de la géothermie comme source de chauffage et de contrôle de l’humidité pour une production biologique de tomates en serre.
Cet article a été rédigé par Nicole Boudreau, , pour le CABC grâce au soutien financier de la Grappe scientifique biologique du Canada (une partie de l’ du Cadre stratégique Cultivons l’avenir d’Agriculture et agroalimentaire Canada. La Grappe scientifique biologique est le fruit du travail de coopération accompli conjointement par le CABC, la et les partenaires de l’industrie.